Aujourd’hui nous allons parler températures, conditions difficiles, surtout pour les personnes qui découvrent chaque année que l’hiver c’est froid et qu’il faut se couvrir. Rappelez vous d’ailleurs cet adage dont je vous parlais il y a peu:
Oui, mais comment.
Entre ceux qui mettent des grosses doudounes The North Face d’expédition (sensées résister à des -40 au pôle Nord) dès que le thermomètre descend sous les 10 degrés et ceux qui gardent des tenues légères lorsque celui-ci indique 0 degrés le matin, il y a un gap, et toute une éducation à voir.
Alors oui, chez la plupart de mes congénères, look et effets de mode passent en priorité. C’est déjà un problème en soi, car pour eux, s’habiller en mode hiver c’est forcément ressembler à un bonhomme Michelin ou être un adepte de la secte Quechua.
Mais non les amis, il y a pleins de marques qui proposent des vêtements très sympa, bien chaud, et techniques !

J’ai pas la classe là (polaire Eider Talloires, pantalon Jack Wolfskin, bottes Caribou de Sorel) ?
D’abord commençons par le commencement (ho ho ho)
Pour ne pas avoir froid en hiver, rien ne sert de courir…oups, je me plante de proverbe là. Bon, il n’y en a pas pour ce que je voulais dire.
Enfin si, il y a celui qui dit « pas de mauvais temps, que des mauvais vêtements » (bis repetita).
Pour ne pas avoir froid, il faut bien se couvrir, mais trop se couvrir ne sert à rien
On parle en fait du système 3 couches, qui va permettre à l’air entre chaque couche de se chauffer, de mieux vous isoler du froid, et en fonction de votre activité de pouvoir enlever une des couches, afin de mieux vous réguler.
Ce qui va vous réchauffer, ce n’est pas le vêtement en lui-même, mais c’est sa capacité à retenir votre chaleur interne qui a tendance à se faire la malle.
D’un autre côté, si avoir chaud c’est bien, avoir trop chaud, c’est pas bien. Vous allez transpirer, et si votre vêtement n’évacue pas correctement la transpiration, vous allez être mouillé de l’intérieur, et ça ce n’est pas top.
D’ailleurs, pour être sérieux quelques secondes, si vous vous retrouvez dans un environnement avec des températures très négatives, type Laponie et grand Nord, ou montagne, cette transpiration et humidité peut geler, et là, c’est vraiment compliqué. Ça m’est arrivé lors d’un de mes séjours en Laponie, mon dos de t-shirt était tout dur, et mes gants en cuir avaient aussi gelé. L’avantage et l’intérêt des 3 couches est donc d’éviter de transpirer, et ainsi régler et réguler plus finement votre température corporelle.

La tenue hivernale parfaite (Veste Columbia A Basin Ripper, bonnet en laine mérinos Icebreaker, pantalon Patagonia)
Les 3 couches, pour réguler au mieux sa température
Le concept est donc assez simple, il va falloir vous créer 3 couches entre lesquelles l’air passera, se réchauffera. Contrainte: il faut que ce soit respirant, afin que votre chaleur ne se transforme pas en transpiration désagréable. L’humidité doit donc s’évacuer vers l’extérieur (qui lui doit être résistant aux intempéries – vent et pluie/humidité – vous comprenez le problème ?
Il existe cependant des vêtements techniques, et un ordre assez important à respecter sur ces 3 couches !
La première couche : chaleur et surtout respirabilité !
On va parler de baselayer ou sous-vêtements techniques, nous allons en effet nous retrouver avec des matières très travaillées et des tissus très spécifiques. C’est une couche importante et les prix sont assez élevés, cependant l’investissement vaut vraiment le coup.
Deux grandes familles existent, chacune avec ses avantages et inconvénients: le synthétique, et la laine mérinos.
Et, très important, on bannit le coton de sa garde robe: c’est pas technique du tout, on transpire dedans et ça ne sèche pas.
La laine mérinos
C’est la matière que je préfère. Naturellement antibactérienne, c’est l’alliée des voyageurs car vous n’allez pas sentir mauvais si vous transpirez dedans. Très agréable à porter, elle est douce et un de ses gros avantages est de rester chaude même humide. Elle sèche globalement assez vite mais cependant moins que le synthétique.
Au niveau de ses défauts, elle est assez fragile, même si les fabricants commencent à créer des alliances avec des tissus synthétiques afin d’avoir les avantages sans les inconvénients.
Les tissus synthétiques
Ils sèchent très vite, tiennent bien chaud mais sont souvent moins agréables à porter, et on sent rapidement mauvais avec, même si ces dernières années de gros progrès ont été faits chez certains fabricants.
Là aussi, certains tissus se rapprochent de la laine ou du coton au niveau du toucher, et sont très agréable à porter, tout en apportant chaleur, respirabilité et surtout en séchant plus vite que le mérinos.
Parmi mes favoris:
Icebreaker et leur tissus Corespun est composé de laine mérinos qui entourent la fibre de nylon, et Bergans of Norway avec la gamme Akeleie composée de 80% de mérinos et 20% de synthétique, proposent des sous-vêtements en laine mérinos vraiment top.
Si le synthétique vous intéresse plus, Odlo propose de super produits qui sont très agréable à porter, tiennent vraiment chaud – même humide – sèchent très rapidement, comme leur gamme Blackcomb Evolution.
La seconde couche : apport de chaleur
Alors cette couche va devoir vous apporter le gros de la chaleur. Son but premier n’est pas de vous protéger des éléments extérieurs (même si certains vêtements seront coupe-vent ou imperméable) mais de vous apporter de la chaleur, avec comme pour la première couche une bonne respirabilité.
C’est généralement les polaires qui ont le vent en poupe, car elles sont très confortables et respirantes, mais on trouve aussi toutes les micro-doudounes ainsi que les vestes/gilet en mérinos par exemple.
Le choix de cette seconde couche va donc dépendre de son utilisation, c’est pour ma part les pièces que j’ai le plus, et que j’adore en fonction de l’utilisation dont je vais avoir besoin: une veste légère si c’est pour une activité bien sportive, une de mes doudounes plus chaudes si il fait très froid et que mon activité reste modérée.
Parmi mes favoris:
Icebreaker (et oui, toujours) avec leurs vestes type polaire en Realfleece (pour les,plus light) et Mérinoloft pour les vestes type doudounes plus chaudes.
Et au niveau des doudounes, les choix sont assez variés: les doudounes en Thermoball de chez The North Face sont très légères et agréables, ultra-compressibles, celles de chez Ternua avec leur techno Neokdun sont 100% recyclées et proposent un gonflant hyper agréable, ou les Nano Puff de chez Patagonia qui sont en Primaloft avec 55% du garnissage en bouteilles recyclées sont elles aussi compressibles, chaudes, et avec un super look.
Enfin, si vos cherchez une polaire très chaude (mais assez épaisse) la polaire Talloire de chez Eider est vraiment canon, elle m’a servi de seconde couche lors de mon dernier séjour en Laponie (c’est celle de la première photo).
Troisième couche: pour vous protéger des éléments
Cette dernière couche est assez importante en hiver: elle doit être légère pour ne pas vous gêner par dessus votre seconde couche, mais vous protéger parfaitement du vent (l’inconvénient des polaires qui laissent passer le vent, très embêtant quand vous êtes en vélo par exemple), et de la pluie/neige. Elle doit aussi respirer un minimum, afin d’éviter que l’humidité rejetée par les deux couches d’en dessous ne reste pas stockée à l’intérieur, puisse geler et empêcher votre sueur de s’évacuer. On est donc sur des produits ultra-techniques qui vont souvent être assez cher, et à acheter en fonction de vos besoins spécifiques.
Pas besoin en effet d’acheter une veste de ce type si vous passez votre hiver en ville, une bonne doudoune déperlante pourra suffire, par contre si vous passez vos week-end dehors, ou vivez dans un endroit où il pleut souvent, neige, etc, l’investissement sera un vrai +.
Parmi mes favoris :
C’est chez Columbia que j’ai pu tester ce type de vestes, avec A Basin Ripper pour l’hiver (la veste bleu de ma seconde photo), et leur dernière technologie imperméable Outdry, qui peut servir pour la plupart des saisons.
Les vestes 3 en 1 sont aussi très polyvalentes: il s’agit de vestes avec la seconde couche intégrée (type polaire), que vous pouvez enlever pour ne garder que la couche extrerne (ou supprimer la couche externe). J’ai de mon côté une veste Triclimate chez The North Face que j’ai utilisé en Laponie en hiver mais qui m’accompagne autant en été (sans sa polaire interne). Lafuma ont sorti aussi une innovation sympa avec leur système Mix1match qui permet de mixer deuxièmes et troisièmes couches parmi leurs différentes pièces, bonne idée afin de ne pas se voir « imposer » une seconde couche qui ne nous plait pas. Je n’ai cependant pas testé de produits chez eux de cette gamme.

Quand le temps change tout le temps comme ici en Norvège, vous avez intérêt à être équipé correctement !
Attention aux extrémités
Je n’en ai pas parlé mais attention à vos extrémités, c’est en effet par la tête que s’évacue le plus de chaleur (bonnet et chapka indispensables par temps froid), et les pieds et les mains sont très sensibles donc la aussi plusieurs couches indispensables: pour ma part j’utilise de bonnes chaussettes en mérinos, et si il fait très froid, lors des vacances d’hiver à la neige, je rajoute une paire de chaussettes de ski par dessus.
Pour les mains, c’est sous-gants obligatoires. Oubliez les sous-gants en soie (qui ne servent à rien, avis perso), privilégiez une bonne paire de sous-gants type mérinos (je suis un adepte de ceux chez Icebreaker) ou encore en synthétique, je viens de recevoir une paire de chez Columbia plutôt agréable et assez chaude, mais si vous devez investir sur un élément, c’est ça !
Et par dessus, rajouter des gants spécifiques et chaud, type Gore-Tex : imperméables, chaud, Gore-Tex propose plusieurs technologies au niveau des mains, en fonction de l’utilisation dont vous allez avoir besoin, testé et approuvé dans le Jura l’année dernière (retrouvez d’ailleurs ma vidéo dans le Jura).
Vous avez maintenant les bases pour choisir votre mix vêtements, vous pouvez rajouter une couche si le temps est très froid (pour un voyage en Laponie par exemple), mais au moins vous pourrez ainsi apprécier à sa juste valeur un potentiel hiver froid, et peut-être vos futures vacances d’hiver à la neige, ou un voyage dans un pays nordique comme le Canada, la Laponie, etc…

Vous pourrez ainsi profiter des superbes paysages de la Laponie !
Hej ! Je pars en Laponie la semaine prochaine, et j’avais juste une petite question pour les jambes… j’ai acheté un pantalon-caleçon type Thermolactyl mais ensuite je ne sais pas quoi mettre au dessus… Est-ce qu’un pantalon type jeans + un pantalon de pluie/vent suffisent ou vaut-il mieux que j’investisse dans un pantalon de ski pour l’occasion ?
(j’ai aussi consulté l’article pour prendre en photo les aurores boréales, merci pour les conseils, trop hâte d’y être !)
Ah quelle chance tu as ! Pour les jambes, un caleçon est une bonne idée, et pr dessus il te faut quelque chose de coupe-vent et résistant à l’eau. Le jean en Laponie c’est comme si tu n’avais rien (si il y a du vent notamment). Plutôt qu’un pantalon de ski souvent épais et pas agréable pour marcher (du moins c’est mon avis), regarde plutôt du côté des pantalons de ski de rando ou de rando hivernale: souvent peu épais, respirant mais bien protecteur, C’est ce que j’emmène maintenant. L’année dernière j’avais en hiver un pantalon de backcountry skiing Patagonia… Lire la suite »
en tous cas, cette réponse m’a été TRES utile 🙂 merci!!
Et sinon, j’ai oublié de te demander dans ma réponse, mais tu vas où?
Intéressant, même si je comprend pas pourquoi les gens posent des questions et après ne disent pas merci quand on leur répond est-elle décédée en Laponi je ne pense pas mais sinon paix à son âme … Mais sujet intéressant, je remarque que si le bas est correct en couche sur couche on a déjà une base solide… On peut ensuite se contenter d’une bonne Doudoune duvet d’oie avec capuche en haut au moins jusqu’à-10 même avec du vent, pour la Laponie je ne sais pas, en tout cas le couche sur couche avec un sac à dos pour en… Lire la suite »
[…] pour l’hiver, qui me protégeront bien du froid. Vous pouvez d’ailleurs retrouver mon guide pour bien s’habiller en hiver quand il fait […]