Impérial Trail, 10ème Edition, 4ème année pour ma part. Tous les ans j’y vais, tous les ans je souffre, beaucoup, et tous les ans j’y reviens.
Je ne fais pas beaucoup de courses. J’aimerais bien pourtant, mais la vie familiale m’en empêche. Compliqué avec 3 petits de se libérer pour 1 journée entière ou même un gros week-end.
L’Impérial Trail, le rendez-vous des traileurs Bellifontains
Mais l’Impérial Trail de Fontainebleau, c’est chez moi, presque dans mon jardin, alors je m’y inscrit chaque année. J’ai commencé par les petites distances, 25km au départ, puis je suis monté en gamme. L’année dernière, je m’étais mis sur le 55km, mon premier « ultra » même si la distance n’est pas monstrueuse, mais une grosse douleur au genoux (TFL…) m’avait arrêté au 30ème km. Cette année, je serais moins gourmand. Le 35km étant complet, ce sera sur le 42km, distance Marathon tout de même !
Il faut savoir que ce trail est difficile, vraiment. Toutes les distance. Par rapport à un trail en montagne avec des montées longues mais continues, l’Impérial n’est qu’un enchaînement de courtes montées et descentes. Impossible de se caler sur un rythme, très exigeant pour les muscles et articulations. Saupoudrez la dessus des zones sableuses, vous avez là un cocktail détonnant !
Préparation pour l’Impérial Trail
Je m’entraîne donc depuis plusieurs semaines en parti pour cet événement dans mon calendrier du coureur. Et oui, je fais donc peu de compétitions, et cours majoritairement pour le plaisir – et progresser – mais avoir un objectif est quand même bien motivant.
Avec 3 à 5 sorties par semaine, c’est entre 38 et 55km que je fais, principalement dans Paris. Et oui, peu de trail, peu de sentiers meubles, et un travail des appuis qui est donc plus difficile à effectuer. Cependant, j’ai introduit depuis le mois de juin une sortie minimum par semaine à Montmartre, avec pour objectif de faire entre 300 et 400m de dénivelé à chaque fois. Et sur mes sorties sans dénivelé, c’était là du travail de fractionnés que j’ajoutais, afin d’augmenter ma vitesse de base, pas très rapide il faut le dire.
Au printemps je me suis également acheté un vélo Gravel (mi route mi VTT) pour mes trajets Vélotaf, ce qui m’a bien motivé avec 15 à 30km par jour de vélo dont certains trajets plus sportifs, histoire de rajouter du volume d’entraînement complémentaire.
Mon volume global d’entraînement est donc devenu bien plus consistant, avec mon mois de juillet le plus gros en terme de kilométrage course à pied et vélo, et au mois d’août j’ai pu sentir les effets de ma bonne forme lors de mes vacances à la montagne (rando avec porte-bébé et donc environ 15kg sur le dos sans aucun soucis), puis à la mer où j’ai enchaîné les belles sorties sur les chemins des douaniers du GR34 breton, que j’arpente chaque année, de plus en plus rapidement.
Des signaux au vert
Pas de douleurs et en forme en ce mois de septembre, j’ai également fait attention à la fois à mon alimentation durant les vacances et à la rentrée (perte de quelques kg), puis j’ai préparé la course avec des compléments alimentaires, dans l’idée d’être en forme et éviter les crampes : Magnésium, Vitamine B6, Vitamine D, Spiruline…
La récupération a également été présente, avec des séances hebdo de Cryo chez Pôle Cryo, puis du Life Plus après chaque séance, ainsi que du Compex de temps à autre. Et pas mal d’auto-massages avec les Blackroll que j’ai découvert il y a peu et qui sont vraiment hyper efficaces.
Aucune douleur en courant donc, tous les signaux étaient au vert, et arriva ainsi le jour de la course.
Le Marath’Bleau : 42km / 1000m de D+
Samedi matin, 7h15, le réveil sonne. Les affaires sont prêtes, je petit déjeune de l’Overstim’s Sport Dej, crème au chocolat plutôt bonne et qui se digère super rapidement. Je prends mes Blackrolls et masse quadri, ischios, mollets et tendons en prévision des 42km que je vais devoir parcourir. J’allais dire affronter, mais j’ai envie d’y aller, c’est une belle balade en prévision, pas un combat.
Je rempli les poches à eau de mon sac Osprey Duro 2,5L : 1,5L avec de la boisson isotonique Aptonia, et 2 gourdes de 0,5L avec de la St Yorre le tout pour éviter les crampes. Il va faire chaud, je transpire énormément et l’hydratation est donc un paramètre très important à prendre en compte pour moi. C’est 1L/heure que je dois boire pour tenir le choc.
Je pars presque en retard de chez moi, quelques bouchons avant d’arriver au Grand Parquet, d’où nous nous élancerons sans montures pour une fois (oui, si vous ne comprenez pas ma blague, le Grand Parquet est un haut lieu hippique). Le temps de croiser et saluer quelques amis, je me positionne à l’arrière du peloton de départ, nous devons être un peu moins de 400 sur ce Marath’Bleau, et j’ai à peine le temps de sortir mes écouteurs que le départ est donné. C’est parti pour 42km en forêt, au son du nouvel album des Pixies !
Il fait une quinzaine de degrés, ensoleillé, c’est agréable. J’y vais tranquillement, l’objectif est de faire la course en 5h/5h30, soit environ 1h15 pour 10km, et c’est exactement ce que je ferais sur les 20 premiers kilomètres. Je connais bien la première parti du parcours et je l’aime beaucoup, je suis bien. Le premier ravito au 11ème km arrive rapidement et j’y reste à peine 2mn (j’avais 2mn d’avance au 10ème km), et je continue mon chemin. Au 20ème km, j’en suis à 2h30, et je commence à fatiguer ; le second ravito est situé au 22ème km, j’en profite pour bien boire, manger, même si j’ai déjà prix une pâte d’amande.
Il reste 20km, ça va commencer à devenir difficile. On enchaîne par une énorme montée puis un plateau assez sympa. Mais les jambes sont fatiguées, et j’alterne marche rapide, course lente, le tout au soleil. A partir de là, je commence à bien ralentir, et pendant une dizaine de kilomètres, je ne suis pas fan du parcours, avec de grandes lignes droites, dans le sable, en plein cagnard…on se croirait au Marathon des Sables (nan, j’exagère à peine).
Bref, j’arrive au dernier ravito, km 33. J’ai été doublé par énormément de monde sur cette portion, j’en ai marre, il reste 8km environ selon la police, 10 selon les syndicats. Je mange des oranges, que ça fait du bien, je bois de l’eau, et recharge mes gourdes vides, par de l’eau, j’en ai assez de boire de la St Yorre et de la boisson Isotonique (que j’ai terminé depuis quelques kilomètres, j’ai bien soif). Je reste plus longtemps à ce ravito, j’essaye de faire passer la douleur et la fatigue, mais ça ne marche pas. Je repars, 10km, c’est rien, c’est ce que je cours tous les jours.
Mais du sable, des lignes droites, j’en ai marre.
Au bout de quelques kilomètres, je reconnais le secteur, et je sais que nous allons passer dans « la Salamandre », avant de terminer par le « Rocher du long Boyau ». Autant dire que si il ne reste que 5/6 kilomètres, ils seront difficiles ; je marche à présent, tout le temps. Je suis vraiment HS, et je ne pense qu’à arriver, boire de l’eau, prendre une douche, froide. J’ai chaud, il fait chaud. Je continue de me faire doubler, et ça m’énerve, car je me suis entraîné, pour rien on dirait…comme diraient les footballeurs, il faut prendre kilomètres par kilomètres…
Il reste 3 kilomètres, je le sais, je connais bien ce secteur, on monte, on descend, puis on arrive à la fameuse balançoire de la forêt. Il reste bientôt 1 kilomètre : une grosse descente, puis une ligne droite, enfin ! Arrivé sur la ligne droite, bim, la crampe ! Elle arrive chaque année ici, cette année c’est à l’ischio droit et je suis stoppé net dans ma fulgurante accélération. On me double encore…mais je poursuis, et j’arrive enfin sur la ligne d’arrivée…il y a du monde, ça change des années où on arrivait sans personne !
42km / 1059m de D+ / Finisher en 6h24.
Autant le dire, je suis dégoutté par mon temps ! Je sais que je ne suis pas rapide, mais au vu de mon entraînement, je pensais – et je voulais – faire moins de 5h30. Mais si la première moitié s’est bien passée, j’ai complètement explosé par la suite : manque de sorties longues ? Effectivement, excepté une sortie de 2h30/3h en août, je dépasse rarement les 2h. Mauvaise hydratation ? J’aurais dû vider ma poche à eau les 2 premières heures, or au bout de 3h30 j’avais encore de la boisson…mais ça ne sert à rien de se chercher des excuses, je suis juste mauvais !
Difficile de vraiment savoir de toute façon, surtout que je ne fais pas assez de compétitions pour vraiment me jauger, savoir gérer tous ces paramètres. Mais c’est très frustrant, et le moral en prend donc un bon coup…
Les jours d’après
Les douleurs musculaires sont vite passées ; le dimanche je me suis reposé, j’ai fait du Compex et du Life Plus après la course ; et lundi, je suis allé chez Pôle Cryo pour une cryo corps entier, puis une séance de Stendo (super découverte, ça fait un bien fou). Mardi, tout va bien, et si je suis fatigué, j’ai déjà envie de recourir, même si cette semaine je me suis dit que je serais sage…j’aimerais bien faire plus de courses, peut-être qu’avec le temps et les petits qui grandissent je pourrais en rajouter. J’aimerais retourner courir en montagne, sur des belles courses, et progresser…car si je ne cours pas pour performer, j’aime me sentir avancer, ce que je n’ai pas du tout ressenti ce samedi…