Dimanche avait lieu le Marathon de Paris, l’un des plus couru au monde, certainement l’un des plus beaux aussi, car en effet courir dans les rues de Paris, Marathon ou pas, s’avère toujours un plaisir presque magique.
Le dimanche précédent avait lieu diverses courses et sur les différents réseaux sociaux que je consulte je vois passer ici et là les comptes-rendus (CR) de ces différentes courses. Loin de moi l’idée de critiquer cela, certains sont de plus très bien racontés et vraiment agréables à lire (je ne peux que vous conseiller ceux de CamDeWoods et Jolie Foulée sur le Marathon de Paris, mais il y en a d’autres que je n’ai pas encore eu le temps de lire).
Cependant, je ne cours pas (ou peu) de compétitions. Donc je n’existe pas (ou peu), en tant que coureur. Ce qui me paraît fou, c’est ce besoin de compétition, de se comparer à d’autres, de montrer qu’on a fait ou couru telle compétition. Perso je m’en fous, je cours pour mon plaisir.
Ce qui ne veut pas dire que je cours « pour du beurre » (je ne sais pas si ça se dit), car j’essaye toujours de progresser, et je m’entraîne (dur) pour courir plus longtemps, plus vite, je fais des sorties longues, et des fractionnés, du travail en côtes. Mais rarement pour un objectif particulier, juste pour moi.
Ce dimanche donc, j’ai profité d’un moment de solitude pour partir courir 30km. Pas énorme pour certains, mais cela faisait longtemps que je n’avais pas couru plus de 15km. Mon dernier effort ayant dépassé les 20km (24 exactement) fut l’Imperial Trail de Fontainebleau (vous voyez, toujours une compétition).
Mon objectif premier était de courir 25km, 20 minimum, et pourquoi pas pousser aux 30km, selon l’humeur et le temps.
Je partis donc équipé comme il le fallait, avec 1,5L d’eau car nous étions en plein après-midi, avec quelques points de passages que j’aime bien et qui me donnaient des objectifs et une sorte de tracé.
J’imaginais la forêt bien passagère car le weekend était très agréable, et il y avait la Rando des 3 Châteaux dans la région, une randonnée géante, qui, même si elle ne se déroulait pas exactement dans mon secteur, favorisait les animations dans les villes et villages du coin. Mais ce n’était pas le cas sur mes chemins. Il faut dire que les gens qui vont en forêt s’éloignent assez peu des parkings (et c’est bien dommage de s’agglutiner aux mêmes endroits mais bref, chacun sa vision de la nature), ce qui n’est pas pour me déplaire d’un autre côté.
Je connais bien ce parcours et ces chemins mais depuis de longs mois je ne les avait pas parcourus de jour, souvent la nuit, et c’était bien agréable de les redécouvrir, d’autant plus que la nature est en train d’exploser.
Les 10 premiers kilomètres du parcours sont les plus compliqués, ceux avec le plus de dénivelés, ceux avec le plus de changements de rythmes, car ça monte, ça descend, il y a des passages avec des racines, il faut être vigilant. Je passe par Cabaret-Masson, la table du grand-maître, avec pour premier objectif le point de vue de Rocher Cuvier, que j’atteins sous un soleil de plomb. Agréable !
Je profite quelques instants de la vue avant de repartir, non pas en sens inverse mais en suivant un chemin qui serpente, normalement les 10 prochains kilomètres devraient être plus roulants. Mais le chemin semble interminable, d’habitude je coupe avant pour retourner vers chez moi mais cette fois-ci, aucun impératif, je poursuis.
Je regarde plusieurs fois ma carte (enfin l’application IPhiGéNie, ma meilleure amie en forêt), mais finalement j’arrive à un croisement que je ne voyais pas du tout là !
Je reprend des chemins plutôt monotones en direction d’un de mes autres endroits favoris, le Rocher Cassepot. Casse-pattes aussi, je commence à sentir les jambes, j’en suis à 18km environ quand j’arrive à LA grosse côté de ma session. Que je monte tranquillement, j’essaye de gérer pour pousser aux 30km, mais ça commence à piquer sévère. Je redescend de suite après mais les quadriceps me font sentir que cela fait un moment que je n’ai pas accompli un long effort. Cependant, je m’en tire bien niveau vitesse avec plus de 9km/h jusqu’à maintenant, en y allant plutôt cool.
Après la descente c’est un faux plat et une longue montée qui s’en suivent, que je parcours tant bien que mal, et là j’ai mal. J’arrive sur la route des points de vue de la forêt, que j’apprécie malgré la fatigue.
C’est ensuite parti pour 2km environ de descentes dans les racines et monotraces, je fais attention à ne pas tomber et trop m’enflammer, contrôlant moins mes jambes ! J’ai de plus en plus de mal à avancer correctement, et je me dis qu’il me reste environ 7km pour arriver aux 30.
Je passe près de chez moi, la tentation est grande de rentrer m’allonger, les 25km accomplis, mais je résiste, je prouve que j’existe, et je continue, clopin-clopant, cahin-caha ou tout ce que vous voudrez, marchand parfois, en mode rando-marche, et j’arrive finalement à boucler ces 30km en 3h30 environ. 300m de dénivelés seulement, pas mal de faux plat, mais le tout sous un superbe soleil printanier, une belle journée et un trail, mon trail en solitaire.
La soirée fut difficile, bain de recup, petite bière et quelques oléagineux, avant le repas pour bien reprendre des forces. Autant vous dire que j’ai bien senti mes jambes – cuisses mollets, mais pas que, les heures et jours qui ont suivi.
Mais je suis content de l’avoir fait, même si tout le monde s’en fout (sauf toi lecteur arrivé jusqu’ici), même si personne n’était là pour m’acclamer, même si aucun sponsor ne me donnera de médaille ou un t-shirt de finisher (je reprendrais celui du Trail de Lavaredo pour mon petit plaisir).
Et vous, ça vous arrive de vous organiser VOS courses ?
Ma trace si courir 30km en forêt de Fontainebleau vous intéresse :
Matos utilisé:
– t-shirt Cimalp 3D Flex Perfect, Short Kalenji
– chaussures : Hoka One One Speed Instinct
– Sac de trail Duru d’Osprey
– Montre Garmin Fenix 3HR
– Buff + Ceinture Flipbelt + chaussettes D-Ter